ENTRETENIR ET PROTÉGER LES BOIS MORTS

ENTRETENIR LES BOIS MORTS

Les bois morts ont tendance à s'encrasser et à se couvrir de saletés et de mousse (photo de gauche). Il faut donc les nettoyer régulièrement pour les maintenir propres : on utilise pour cela des brosses en nylon ou en laiton.

              

On commence par humidifier jin et shari avec de l'eau (dans laquelle on peut ajouter quelques gouttes de savon naturel), et on continue à les mouiller, tout en les brossant dans le sens du bois en suivant les veines.




Si les bois morts sont très sales, on recourt à un nettoyeur haute pression, en alternant eau et brossage.
Attention, surtout si on a réglé l'appareil au maximum, à ne pas diriger le jet sur les parties vivantes, ce qui peut risquer d'endommager l'écorce !
     
     

PROTÉGER LES BOIS MORTS

Si un arbre possède un bois mort déjà ancien et patiné, il faut le traiter pour ralentir sa dégradation, en le protégeant de la pourriture et des infections.
Pour cela, on utilise du "liquide à jin", c'est-à-dire du polysulfure de calcium, que l'on applique soigneusement au pinceau, sur bois humide, en évitant impérativement de déborder sur le feuillage et les parties vivantes du bois, et d'en renverser sur le substrat et le pot (le mieux est de mettre une protection).

Sur les bois morts nouvellement créés, il ne faut pas traiter, mais attendre que la nature fasse son oeuvre : craqueler et patiner le bois. En effet le produit fige le bois et en stoppe le processus de vieillissement naturel dû aux intempéries.
Quand les bois morts auront gagné du "vécu" et auront atteint un aspect satisfaisant, alors il sera temps de traiter !

Le polysulfure de calcium confère d'abord au bois une teinte jaune orangé puis, en séchant, une couleur blanche uniforme, souvent trop prononcée :
     
     
Pour éviter l'aspect artificiel de ces bois morts trop blancs, on peut diluer le produit avec de l'eau au lieu de l'utiliser pur : moins la concentration est forte, moins le blanchiment sera marqué ! On peut aussi ajouter dans la quantité de produit nécessaire [mais pas dans tout le flacon, qui ne se conserverait pas !] quelques gouttes d'encre de Chine ou de peinture acrylique noire.
Ceci dit, l'aspect inesthétique de ce blanc éclatant s'atténue naturellement avec le temps, et les bois morts finissent par gagner cette patine recherchée, qui est celle des bois érodés par le vent et le soleil. !



Francisco Ferreira, un grand nom du bonsaï espagnol, propose -pour un rendu plus naturel des bois morts- un mélange, dont voici la recette :
1 cuillère à café environ de siccatif + de l'huile d'amande douce
+ 1 cuillère à café (ou plus) de térébenthine pour diluer l'ensemble.

On applique le mélange, de haut en bas, sur les zones jugées terminées ou sur les zones fragiles (en contact avec le sol) craignant la pourriture ; on utilise un pinceau et un chiffon pour tamponner le bois mort afin que le produit rentre bien. Il faut, bien sûr, protéger les parties vivantes, le sol et les racines car la térébenthine est toxique pour l'arbre.
Avec cette recette le bois mort restera protégé, mais va continuer à évoluer, à vieillir.