ECLAIRCISSEMENT DES AIGUILLES de PIN NOIR du JAPON
(d'après un cours de Koji Hiramatsu)
Voici un pin ligaturé dont les aiguilles ont été éclaircies : le soleil atteint toutes les parties internes de l'arbre



Voici un pin avant le travail d'éclaircissement : la lumière n'atteint pas l'intérieur, et les bourgeons internes poussent donc beaucoup moins bien que les vigoureux bourgeons extérieurs.


L'éclaircissement des aiguilles est un travail essentiel sur le pin noir du Japon, pour soutenir les petits bourgeons internes.

Il consiste à réduire la vigueur de l'arbre en contrôlant la croissance, c'est-à-dire
-à affaiblir les bourgeons vigoureux pour stimuler la croissance des bourgeons moins vigoureux,
-à renforcer les bourgeons faibles en les exposant au soleil et en les faisant bénéficier des nutriments bien répartis.

Pour cela, on va réduire le feuillage entourant les bourgeons extérieurs et éliminer les vieilles aiguilles.
L'éclaircissement des aiguilles se pratique à la fin de l'hiver, avant le début du printemps (février-mars).
On utilise une pince :

On saisit la paire d'aiguilles à sa base et on tire doucement vers le haut, en direction de l'extrémité des aiguilles : cela évite d'endommager le bourgeon et l'écorce.
Il faut procéder en tenant fermement la branche : on travaille par en-dessous en insérant ses doigts près de la base de la branche ; avec les shohin où l'on risque d'endommager branches et feuilles environnantes, on utilise le bout des doigts avec précaution pour manipuler les branches gênantes et les écarter.
Pour procéder à l'éclaircissement des aiguilles, on classe mentalement les bourgeons en 3 catégories (grands, moyens et petits/faibles), en tenant compte du fait que la vigueur des bourgeons peut varier sur une même branche (comme montré ici à partir d'une branche coupée) :


et on laisse de 3 à 5 paires d'aiguilles par pousse, selon la vigueur des bourgeons :

grands bourgeons, vigoureux : 3 paires d'aiguilles                 bourgeons moyens, moins vigoureux : 4 paires d'aiguilles

petits bourgeons, faibles : 5 paires d'aiguilles.

On fait attention à ne pas arracher les nouveaux bourgeons qui ont poussé au milieu des aiguilles, et on laisse tels quels les bourgeons intérieurs...
[En effet, les bourgeons qui poussent près du tronc sont très importants pour le pin noir : sur une branche qui s'est allongée, en cultivant vigoureusement le bourgeon intérieur (auquel on laisse toutes ses paires d'aiguilles), on pourra tailler et repartir sur cette pousse pour compacter.]


En bref, on retire davantage dans les zones vigoureuses, on laisse plus dans les zones faibles, et on obtient ceci :


N.B. Si, en éclaircissant, on trouve un groupe de 3 bourgeons qui sortent au même endroit, on n'en conserve que deux : on retire le bourgeon central.
Si on trouve des aiguilles longues, parce que le pincement des bourgeons n'a pas été fait l'année précédente, on peut les couper pour les raccourcir. Mais, si on coupe en hiver (février) et qu'il y a du gel, on doit placer l'arbre dans un espace protégé (sous un avant-toit par ex.) : les parties coupées peuvent en effet être endommagées par le froid.
D'une manière générale, il est préférable de garder l'arbre à l'abri du gel après l'éclaircissement des aiguilles.

AVANT                                APRES